L'agriculture biologique est un mode de production qui a pour objectif de rapprocher au maximum des conditions naturelles de vie des animaux et des plantes. Ce principe de base se décline sur les objectifs et les méthodes suivants.
L'agriculture biologique
L’agriculture biologique est née en Europe au début du siècle dernier sous l’influence de divers courants philosophiques et agronomiques qui avaient pour but de :
permettre aux sols de conserver leur fertilité naturelle
privilégier l’autonomie des exploitations agricoles
établir des relations directes avec les consommateurs
fournir des produits de qualité
respecter l’environnement
L’agriculture biologique s’est développée en France à partir des années cinquante sous l’impulsion de producteurs qui se sont organisés afin de promouvoir un mode alternatif de production agricole qui repose sur des principes éthiques : écologiques, sociaux et économiques.
Objectifs écologiques
Le respect des écosystèmes naturels
C’est la règle essentielle de l’agriculture biologique, elle conduit au refus du recours aux produits chimiques de synthèse et vise à :
préserver les équilibres naturels du sol et des plantes*
favoriser le recyclage*
rechercher l’équilibre en matières organiques*
choisir les espèces animales et végétales adaptées aux conditions naturelles*
respecter au mieux les paysages ainsi que les zones sauvages*
préserver la biodiversité.
Objectifs sociaux
La recherche de nouveaux équilibres*
Respecter la santé humaine et animale*
Privilégier les rapports de coopération plutôt que de compétition*
Respecter l’équité entre les différents acteurs des filières*
Permettre aux producteurs de vivre de leur travail et de leurs terres*
Proposer des aliments sains et équilibrés*
Établir des liens directs avec les consommateurs*
Favoriser l’emploi dans le secteur agricole*
Objectifs économiques*
La recherche d’un développement économique cohérent
La limitation des intrants chimiques de synthèse s’accompagne d’un besoin de main d’œuvre supplémentaire et participe à un équilibre économique satisfaisant des exploitations. Les acteurs de la filière agrobiologique cherchent à entretenir un lien privilégié avec les consommateurs : la pratique de la vente directe permet aux deux extrémités de la filière agroalimentaire de se rencontrer et échanger sur les liens qui les unissent. Adaptée à tous les types de contextes naturels, l’agriculture biologique peut aussi prendre place dans des espaces ruraux devenus insuffisamment concurrentiels pour l’agriculture conventionnelle ; en ce sens, l’agrobiologie contribue à une occupation équilibrée des territoires et au renforcement d’une activité socio-économique dans les zones rurales. La filière agrobiologique est l’un des rares secteurs agroalimentaires connaissant une phase de croissance remarquable, considérée par les experts comme durable. On comptait ainsi, en 2003, près de 11 500 agrobiologistes occupant une surface de près de 550 000 hectares, soit plus de 1,8 % des producteurs et des surfaces en France.
Une garantie sans OGM
Afin de s’affranchir de tout risque de pollution génétique ou de déséquilibre causé par la présence d’OGM, l’agriculture biologique a inscrit dans ses cahiers des charges l’interdiction absolue d’utiliser les Organismes Génétiquement Modifiés. Appliquant jusqu’au bout le principe de précaution, l’agriculture biologique interdit l’utilisation de produits conventionnels (dans les 10% autorisés pour l’alimentation animale ou les produits préparés) quand ils présentent un risque. C’est pourquoi seule l’agriculture biologique peut offrir au consommateur une «sécurité génétique» maximale pour les produits qui en sont issus. Par ailleurs, elle permet aux producteurs de s’affranchir des intérêts commerciaux ayant pour but l’appropriation du vivant. L’agriculture biologique est une obligation stricte de moyens. Elle est sous-tendue par une volonté de gestion stricte du vivant. Elle est donc par essence une production de qualité. Elle ne peut cependant pas s’affranchir des pollutions extérieures ou résiduelles des sols.
Des pratiques agricoles innovantes
Loin d'être un retour au passé, l'agriculture biologique se situe au cœur de la modernité agronomique actuelle. Ainsi, les recherches se développent afin de définir les espèces (végétales et animales) les mieux adaptées aux modes de production biologique, d'améliorer les cycles de rotation, de maîtriser le désherbage ou d’apporter des alternatives aux produits de lutte antiparasitaire. De même, l’amélioration de la connaissance des sols, de leur fertilité et plus généralement du cycle du vivant font partie des préoccupations de la recherche en agriculture biologique. Par ailleurs, les agrobiologistes développent des pratiques innovantes en matière de fertilisation (engrais verts, cultures dérobées, compost), de désherbage (faux semis), d'association de cultures et de rotation. La lutte contre les parasites est confiée à des prédateurs ou à des plantes. Ces pratiques sont pour les producteurs, en permanence à la recherche d’un mieux, l’occasion de revaloriser leur métier et de se réapproprier des savoir-faire, de produire du sens. Enfin, elle permet de préserver l’autonomie des producteurs par rapport aux firmes agroalimentaires.